Certaines croyances relatives aux agressions sexuelles entendues
dans
la sociétésont totalement fausses. Ces mythes sont tenaces et ils
visent
à imputer la responsabilité de l'agression sexuelle aux femmes
(donc aux victimes), ce qui limite leur liberté d'être et d'agir.
Ces mythes influencent fortement la perception que nous avons de la
réalité qui nous entoure et en voici quelques-uns.
1. Quand une fille dit « NON » souvent elle veut dire «
OUI ».
C'est difficile de savoir ce qu'elle veut vraiment.
Mythe : le « NON » d'une
fille n'est pas différent du « NON » d'un gars. « NON » veut dire
simplement « NON ». Lorsqu'une personne nous dit « non » ou encore
exprime avec son corps qu'elle ne veut pas en nous repoussant, en
figeant ou encore en se raidissant, nous avons la responsabilité de
nous arrêter.
2. Les femmes courent après, elles provoquent
l'agresseur!
Mythe : la provocation est
souvent l'excuse que l'agresseur utilise pour nier sa
responsabilité. L'habillement est un choix et n'est pas une
invitation à l'agression sexuelle. Certaines victimes n'ont rien de
sexy dans la façon de se vêtir. Comme l'âge des victimes varie de 2
semaines à 93 ans, qu'ont-elles fait alors pour provoquer? Une
personne peut vouloir séduire et ne jamais être agressée. Il faut
se rappeler qu'aucune attitude ne justifie une agression
sexuelle.
3. Les personnes qui ont vécu une agression
sexuelle
sont plus susceptibles de devenir homosexuelles.
Mythe : contrairement à ce
que beaucoup de personne croient, on ne devient pas lesbienne ou
gai parce qu'on a vécu une agression sexuelle. La majorité des
personnes ayant vécu une agression sexuelle ne développent pas une
orientation homosexuelle. En fait, c'est plutôt l'attirance
physique et émotive pour les personnes du même sexe que nous qui
détermine si on est gai, lesbienne ou bi-sexuelle. L'homosexualité
n'est pas une conséquence négative de la violence sexuelle, c'est
une autre façon positive de vivre sa sexualité.
4. Les filles aiment ça quand les gars insistent… et le
désirent secrètement.
Mythe : c'est un mythe
inventé par les hommes pour ne pas se sentir coupable du tort
qu'ils font aux femmes. Ça dépend du seuil de tolérance de chacune.
Certaines acceptent ces situations, mais ça peut démontrer un
manque de respect face au refus de l'autre. Un autre exemple, la
jalousie que l'on confond souvent avec de l'amour. Dire que les
relations sexuelles forcées c'est le fun, c'est comparer le plaisir
de manger un bon repas, avec se faire enfoncer la nourriture dans
la bouche et l'avaler de force.
5. On peut difficilement reconnaître un agresseur sexuel
quand on en rencontre un.
Réalité : contrairement à ce que
l'on peut penser, les agresseurs sexuels ne sont pas des personnes
aux comportements bizarres ou à l'allure louche. Les agresseurs
sont bien souvent « monsieur tout le monde », c'est-à-dire une
personne que l'on connaît, en qui on a confiance et qu'on aime,
comme par exemple : un père, un oncle, un cousin, son chum, un ami
de mes parents, un entraîneur, un voisin, le nouveau chum de ma
mère, mon employeur, un collègue de travail, une personne
rencontrée dans un party, etc.
6. Je peux dire qu'une personne m'a agressée
sexuellement même si
j'ai eu des relations sexuelles consentantes avec elle dans le
passé.
Réalité : il est possible d'être
agressé(e) sexuellement par une personne avec qui on a déjà eu des
relations sexuelles consentantes, par exemple notre « chum ».
7. Si mon chum me force par la manipulation et le
chantage, on peut dire que c'est une agression.
Réalité : à partir du moment où
il y a contrainte, ou que l'on te force, on peut parler d'agression
(seuil de tolérance).Tu dois écouter ce que ça te fais en
dedans.
8. La majorité des agressions sexuelles ont lieu dans
des endroits obscurs.
Mythe : les trois principaux
endroits où sont commis les agressions, selon les statistiques:1)
sont dans la maison de la victime ou celle de l'agresseur;2) dans
l'auto de l'agresseur;3) dans un endroit public (rue, parc,
stationnement, etc.).