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Que faire ?

Le rôle des proches
Si un proche vous dévoile avoir été victime d'agression sexuelle, il est
possible que vous viviez plusieurs sentiments. De la colère, un sentiment de vengeance, de la peur ou un sentiment de ne pas savoir quoi faire et d'être inadéquat sont tous des possibilités. Cependant, exprimer ces sentiments à la victime peut être plus une nuisance qu'une aide et lui mettre une pression inutile.

Avant toutes choses considérons les besoins généraux que vivent les victimes. Cette liste n'est pas exhaustive. Tout comme les conséquences possibles, les besoins peuvent varier d'une personne à l'autre, mais la majorité du temps les besoins suivant sont présents :

  • D'être écoutée, en respectant son rythme
    Avant de poser des questions, il faut laisser la personne parler à son rythme, ce qui peut être très difficile pour les proches. Une telle annonce peut faire naître de vives émotions et beaucoup de questions, mais vaut mieux la laisser parler à son rythme et ne pas lui mettre de pression.
    Réactions nuisibles : parler sans arrêt. Poser des questions directes à la victime. Essayer de lui soutirer des détails.
     
  • D'avoir un accueil chaleureux
    Afin de favoriser l'expression, adopter une écoute active et un accueil chaleureux sont indispensables. Un ton calme et une attitude sécurisante sont également de mise, cela peut être bon pour la victime de savoir que quelqu'un a la situation en main, sans tenter de décider quoique ce soit pour elle.
    Réactions nuisibles : ne pas vous mêler de l'histoire de la victime sous prétexte que cela ne vous concerne pas, que ce n'est pas votre problème. Ignorer la demande d'aide.
     
  • D'être crue
    Croire, sans condition, ce que la victime nous dit. C'est son vécu et sa perception. Pour l'instant, vous devez vous centrer sur ce qu'elle vit et dit.
    Réactions nuisibles : ce n'est pas le moment de poser des questions, de tenter de valider l'information qu'elle nous donne. Il faut éviter de poser des questions et d'être soupçonneux, ce n'est pas à nous de faire la preuve.
     
  • De pleurer, crier ou de demeurer silencieuse
    Les émotions qu'elle vit peuvent se manifester de différentes façons et il faut favoriser leur expression et non tenter de les retenir. Laisser la pleurer ou crier, tout en étant là pour elle. Ces émotions sont normales et il est important qu'elle sache que c'est normal de vivre ça et qu'elle a le droit de les exprimer comme elle le sent.
    Réactions nuisibles : empêcher la victime d'exprimer les émotions négatives qu'elle vit sous prétexte qu'il ne faut pas vivre dans le passé ou que ce n'est pas bon pour elle.
     
  • D'être déculpabilisée
    Il est possible qu'elle se sente en partie ou totalement responsable de ce qui est arrivé. Nous partons du principe qu'il s'agit d'un acte criminel, que l'agresseur a choisit de poser. Peu importe son attitude, son habillement, sa réaction ou son absence de réaction, il est important de savoir qu'elle n'est en aucune façon responsable de ce qui est arrivée.
    Réactions nuisibles : blâmer la victime pour ce qu'elle n'a pas fait. Lui laisser entendre qu'elle a dû provoquer, qu'elle a sa part de responsabilité dans ce qui lui arrive.
     
  • De connaître les ressources
    Nous pouvons lui faire connaître les ressources disponibles et leurs services, tout en lui laissant la décision de les contacter ou non. Vous pouvez aller voir la section Ressources.
     
  • De reprendre du pouvoir sur sa vie
    Tout en regardant avec elle les options, vous pouvez regarder ensemble les avantages et inconvénients de chacune d'entres elles. Cependant, elle doit prendre les décisions qui lui conviennent elle-même et être soutenue dans ces choix.
    Réactions nuisibles : étouffer, surprotéger la victime en l'empêchant de voir ses amis ou de dormir à l'extérieur de son domicile.

Il faut également s'écouter dans la situation et tenter de reconnaître nos limites, nos peurs et nos préjugés. Nous nous devons de les identifier et de les questionner pour éviter de les transmettre à la personne que nous voulons aider. De plus, malgré la meilleure volonté au monde, nous pouvons sentir que la situation est trop difficile pour nous, ce n'est pas une faiblesse mais une force que de le reconnaître et demander de l'aide auprès des professionnels spécialisés dans l'aide aux victimes d'agression sexuelle.